Retour d'expérience sur Plesk Performance Optimisation
Posté le 05 mai 2025 par cyprien — 4 min
Cela fait plusieurs années que j’utilise Plesk, aussi bien dans un cadre personnel que professionnel. Pour quelques euros par mois, cette solution offre une interface centralisée permettant de gérer l’installation, la configuration et la maintenance quotidienne de plusieurs sites web. Sur le papier, Plesk se veut simple à prendre en main, et c’est globalement vrai pour un usage classique. Mais dès que l’on souhaite aller un peu plus loin, personnaliser davantage ou sortir des sentiers battus, on se heurte parfois à certaines limites ou à une complexité inattendue.
Plesk Performance Optimisation?
Si l'on reprend les propos sur le site web de Plesk :
Vous pouvez améliorer les performances des sites web hébergés et accélérer leur chargement.Pour cela, vous pouvez appliquer paramètres PHP et nginx optimaux individuellement à chaque site. Vous pouvez aussi appliquer l’optimisation du serveur de base de données à tous les sites hébergés sur le serveur à l’aide de la fonctionnalité Plesk appelée « Performance Booster ». Dans cette section, vous découvrirez comment optimiser PHP, nginx et les serveurs de base dedonnées à l’aide de Performance Booster. Remarque : Performance Booster est uniquement disponible dans Plesk pour Linux et ne peut être utilisé que par l’administrateur Plesk.
Pour faire simple, cette solution permet d’optimiser les performances de votre site web, qu’il s’agisse d’un WordPress, d’un Drupal ou de tout autre CMS. Ce qu’on mentionne moins souvent, c’est qu’elle peut également améliorer les performances de la base de données – et ça fonctionne plutôt bien, du moins en surface.
Cependant, dès qu’on creuse un peu et qu’on cherche à aller plus loin dans l’optimisation ou la personnalisation, les choses peuvent rapidement se compliquer et générer des problèmes plus techniques.
Solution à proscrire ?
Pourquoi est-ce que ça peut poser problème ? Tout simplement parce que certaines optimisations proposées peuvent entrer en conflit avec d'autres outils ou configurations déjà en place. Voici quelques exemples concrets :
Gestion du cache : Plesk Performance active par défaut un cache Opcache. Combiné à un plugin comme WP Rocket et au cache Nginx déjà actif côté serveur, cela peut vite créer des redondances ou des comportements inattendus. Est-ce vraiment judicieux de tout empiler sans coordination ?
Mise à jour automatique de PHP : La solution propose également de basculer automatiquement vers la dernière version de PHP disponible. Sur le papier, c’est une bonne pratique. En réalité, cela peut casser des fonctionnalités ou générer des bugs complexes — comme cette boucle PHP que j’ai rencontrée récemment après une mise à jour.
Optimisation de la base de données : Là encore, l’intention est bonne, mais le résultat reste flou. Par exemple, la solution est censée optimiser la base de données, mais reste incapable de convertir des tables MyISAM en InnoDB, ce qui limite son efficacité dans certains cas.
On supprime ?
Malheureusement, il n’est pas possible de désactiver ou de désinstaller facilement le module Plesk Performance Optimisation, que ce soit via l’interface web ou en ligne de commande. Aucune option native ne permet de le désactiver proprement depuis l’administration Plesk.
La seule méthode fiable pour désactiver ce module consiste à intervenir manuellement via le fichier panel.ini. Ce détour est indispensable pour reprendre la main sur certaines optimisations imposées par défaut.
[ext-performance-booster]
enabled=false
C’est terminé ? Pas tout à fait. La désactivation via panel.ini ne concerne que la partie Optimisation Web. Il reste encore la section dédiée à l’optimisation de la base de données, qui reste active par défaut. Pour aller jusqu’au bout, il est nécessaire de commenter manuellement certaines lignes spécifiques dans le fichier de configuration dans my.cnf :
# added by Plesk Performance Booster
#!include /etc/mysql/db-performance.cnf
#performance_schema = ON
#innodb_status_output = ON
#innodb_status_output_locks = ON
Ainsi, les valeurs ne seront plus prises en compte, et les utilisateur de l'interface Plesk auront accès à l'onglet sans pouvoir y accéder !